Fabrice Rouzier vs. Joé Dwèt Filé, Burna Boy, et Tonton Bicha : Une Bataille de Droits d’Auteur

Le mercredi 22 avril 2025, une plainte officielle a été déposée par Fabrice Rouzier, musicien et compositeur haïtien renommé, devant la Cour fédérale du district Est de New York. Cette action judiciaire met en lumière une question fondamentale dans le domaine de la musique : la préservation des droits d’auteur face à une appropriation présumée.

Rouzier accuse les artistes Joé Dwèt Filé, Burna Boy et Tonton Bicha d’avoir utilisé, sans autorisation préalable, un sample de sa composition originale, “Je Vais”, tirée de l’album Haïti Troubadours 2. Le morceau en question, intitulé “4 Kampé”, a été publié par Joé Dwèt Filé en octobre 2024. Il a rapidement connu un succès mondial, menant à une collaboration avec Burna Boy pour un remix sorti en mars 2025.

“4 Kampé” a marqué un tournant dans la carrière de Joé Dwèt Filé, lui ouvrant des portes vers des collaborations prestigieuses, notamment lors d’un concert avec Usher où il a interprété cette chanson phare. Cependant, l’essor de cette musique n’est pas exempt de controverses. Selon Rouzier, les accords et mélodies présents dans “4 Kampé” reprennent des éléments essentiels de “Je Vais”, sans qu’aucune autorisation n’ait été accordée.

Rouzier, épaulé par son équipe juridique, demande que l’affaire soit jugée par un jury afin d’évaluer les responsabilités et les dommages potentiels. Dans sa démarche, il affirme que Burna Boy aurait été informé que les droits liés au sample n’étaient pas en règle, mais aurait néanmoins poursuivi la collaboration.

Face à ces accusations, Joé Dwèt Filé a choisi de répondre par le biais des réseaux sociaux, déclarant dans une story Instagram : “You know Music😂, I know it too, Let’s meet in Court😚.” Une réponse qui montre à la fois assurance et défi dans un contexte judiciaire qui pourrait marquer l’histoire de la musique haïtienne.

Cette affaire soulève des questions importantes : la musique originale peut-elle toujours être protégée dans un monde de collaborations globalisées et de remixes incessants ? Elle met également en lumière l’importance des droits d’auteur, non seulement pour préserver l’intégrité d’une œuvre, mais aussi pour garantir une juste reconnaissance des artistes qui y ont contribué.

Le jugement à venir pourrait avoir des répercussions significatives sur l’industrie musicale mondiale et sur la place des œuvres haïtiennes dans ce paysage.