Benedict Kabiru, un cultivateur kényan récemment déployé en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), a tragiquement perdu la vie le 24 mars 2025 à Savien, dans le département de l’Artibonite, après être tombé dans une embuscade orchestrée par des gangs armés. Bien qu’il ait été initialement porté disparu, son corps a été retrouvé lors d’une opération de recherche menée par les forces multinationales en collaboration avec la Police nationale d’Haïti (PNH).
Kabiru, qui n’avait aucune expérience militaire et était avant tout un cultivateur humble, laissait derrière lui une famille endeuillée. Sa femme, Miriam Watima, a partagé des moments poignants de leurs dernières discussions, notamment une demande simple mais significative : l’envoi d’un haut-parleur et d’un fer à repasser. Ces objets, loin des dangers du quotidien, illustraient sa vie tranquille avant la tragédie. Cependant, la famille met en doute l’authenticité d’une vidéo qui circule sur internet, montrant un corps supposé être celui de Benedict.
Dans une interview, Jecinta, la mère de Benedict, a révélé que, bien que les images et vidéos diffusées en ligne leur aient causé une immense douleur, elle reste persuadée que son fils est vivant. « Nous avons reçu le rapport hier (mercredi), mais nos efforts pour faire toute la lumière sur l’affaire ont été vains, le chef et les policiers n’ayant pas grand-chose à nous dire », a-t-elle expliqué. Elle a ajouté : « Nous nous sommes ensuite rendus au commissariat de Kikuyu, où nous n’avons pas obtenu beaucoup d’informations. On nous a dit d’attendre, car le commissariat attendait également des précisions. »
Bien que les photos et vidéos aient été dévastatrices, Jecinta a affirmé : « Je n’ai jamais vécu un moment aussi douloureux que celui où je vois ces images horribles. Je crois que mon fils est toujours en vie, comme l’a annoncé la police. » Elle a également exprimé un appel à l’empathie : « J’exhorte ceux qui diffusent les photos et la vidéo à cesser et à faire preuve de compassion envers nous. »
Le décès de Kabiru est le deuxième parmi les forces kényanes déployées en Haïti, après celui de Samuel Tompoi Kaetuai, tué en février 2025 lors d’une opération similaire dans la même région. Ces pertes mettent en lumière les dangers croissants auxquels sont confrontés les agents de paix dans un contexte où les gangs armés étendent leur contrôle territorial, notamment dans l’Artibonite, une zone stratégique pour la production agricole.
Le Conseil présidentiel de transition d’Haïti a salué le courage et le dévouement de Kabiru, réaffirmant sa détermination à lutter contre l’insécurité et à traduire les responsables en justice. Cependant, pour la famille de Kabiru, l’absence de réponses claires et la difficulté à récupérer son corps ajoutent à leur douleur et à leur incertitude.
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