Le Syndicat des Employés des Médias d’État (SEME) a organisé une conférence de presse le mardi 6 mai à Delmas 33 pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « corruption à grande échelle » au sein des médias d’État, en particulier à la Télévision Nationale d’Haïti (TNH). Les accusations portent sur des détournements de fonds, une gestion inefficace et des pratiques contractuelles douteuses sous la direction de Gamall Augustin et de l’administrateur Harlem Michel.
Selon les propos d’André Frasmé et Nancy Marcelin, respectivement secrétaire général et secrétaire générale adjointe du syndicat, plusieurs millions de gourdes ont été détournés sous la direction de cette ancienne équipe.
Parmi les faits les plus graves évoqués 1 771 728 gourdes destinées à rémunérer des stagiaires se sont volatilisées. 3 250 000 gourdes, allouées à l’achat de carburant pour alimenter les huit sites de transmission de la TNH, ont disparu alors que seulement deux sites (Delmas 33 et Boutillier) sont en état de fonctionnement.Des fonds déboursés pour l’acquisition de matériel et pour l’organisation d’un festival de télévision restent également introuvables.
Plusieurs contrats de gré à gré, signés sans respect des procédures légales avec des entreprises comme Digicel et Natcom, ont été signalés.


Le SEME dénonce également la précarité dans laquelle se trouvent de nombreux entrepreneurs œuvrant au sein de l’institution, certains n’ayant pas reçu de salaire depuis plus d’un an, malgré un budget de fonctionnement estimé à plus de 2 282 000 gourdes.
À cela s’ajoute une situation jugée intolérable : des employés vivant à l’étranger continueraient à percevoir leur salaire, tandis que ceux présents au pays et assurant le fonctionnement quotidien de la RTNH sont négligés.
Face à ces révélations, le syndicat salue la décision du Conseil présidentiel de transition de nommer une commission de restructuration chargée de reprendre le contrôle des médias d’État. Le SEME appelle cette commission à faire toute la lumière sur les contrats opaques, les privilèges indus et les cas d’employés fictifs.
Les syndicalistes demandent expressément à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ainsi qu’aux autorités judiciaires compétentes d’agir avec célérité afin d’identifier et de poursuivre les auteurs et complices de ces actes.
« Il est temps de rendre des comptes. L’avenir des médias d’État et la confiance du public en dépendent », a conclu le syndicat.
En savoir plus sur Nou Pi Prew
Subscribe to get the latest posts sent to your email.