Port-au-Prince, Haïti
À Port-au-Prince, plusieurs édifices publics et privés, autrefois destinés à accueillir des institutions gouvernementales, des écoles ou des lieux de culte, sont aujourd’hui transformés en abris de fortune. Des milliers de déplacés internes y trouvent refuge, fuyant la violence armée croissante imposée par la coalition VIV ANSANM, active dans plusieurs quartiers de la capitale.
Depuis plusieurs années, des habitants de zones comme Carrefour-Feuilles, Solino ou Delmas 24 sont contraints d’abandonner leurs maisons. Aujourd’hui, ces familles vivent dans des conditions extrêmement précaires dans des bâtiments qui n’étaient pas conçus pour cela.
Parmi les sites désormais occupés figurent le ministère de la Communication, le lycée Anténor Firmin, le lycée Marie-Jeanne, l’école nationale Colbert Lochard, l’Église de Dieu des Saints des Derniers Jours, ainsi que les locaux de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) à Carrefour Ti Four et le siège de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) à Bourdon.
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Nos journalistes ont visité plusieurs de ces lieux et constaté une situation alarmante : manque d’eau potable, d’électricité, de nourriture, absence de soins, et pénurie de produits sanitaires de base.
« Ces gens ont fui leurs maisons sans rien sauver. Leurs habitations ont été incendiées, pillées, et les gangs ont tout pris », témoigne une déplacée.
« Certains n’ont même pas de pièce d’identité. Il y a des enfants, des bébés, des personnes âgées… Quand il pleut, certains dorment debout, faute d’espace ou de protection. »
À travers la plateforme journalistique Nou Pi Prew, plusieurs déplacés dénoncent l’indifférence des autorités haïtiennes, qu’ils accusent de n’adopter aucune mesure concrète pour endiguer l’insécurité ou leur permettre de rentrer chez eux dignement.
Selon les derniers chiffres de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), publiés le 24 janvier 2025, le nombre de déplacés internes en Haïti a triplé en un an, passant de 315 000 en décembre 2023 à plus d’un million.
Dans la seule capitale, les déplacements ont bondi de 87 %, conséquence directe de la violence persistante des gangs, de l’effondrement des services publics – notamment dans le domaine de la santé – et de l’insécurité alimentaire croissante.
La crise humanitaire s’aggrave de jour en jour. Et Port-au-Prince en reste l’un des épicentres les plus dramatiques.
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