Le 14 novembre 2025, une excursion scolaire censée récompenser les élèves méritants du Instituto Leonardo Da Vinci (Santiago) s’est transformée en drame : l’élève haïtienne de 11 ans, Stephora Anne-Mircie Joseph, a péri noyée dans l’une des piscines de la propriété louée, Hacienda Los Caballos, à Gurabo. 1
Ce que l’on sait
- Le 1er décembre 2025, le journal du pays a publié le contrat liant l’école et la hacienda — ce document confirme que l’excursion prévoyait la participation de 87 personnes. Mais selon les documents consultés et les témoignages : seulement trois enseignants (accompagnateurs) se trouvaient sur place le jour de l’excursion. 2
- La hacienda ne remplissait pas les normes minimales de sécurité requises pour accueillir des mineurs : absence d’indication de profondeur, pas de signalisation d’évacuation, pas de salvavidas certifiés, pas de camillas, pas d’équipements de premiers secours selon des expertises citées dans la presse.
- Le 6 décembre 2025, le Ministerio Público de la República Dominicana (MP) a procédé à l’arrestation de quatre responsables de l’école, les noms cités :
- Yris del Carmen Reyes Adames, directrice administrative ;
- Gisela González, coordinatrice générale et conseillère ;
- Francisca Josefina Tavarez Vélez, conseillère ;
- Vilma Altagracia Vargas Morel, coordinatrice du niveau secondaire. Elles sont poursuivies pour “homicide involontaire“, accusation fondée sur les manquements graves observés dans l’organisation de la sortie. Une vidéo remise à la justice met en lumière ce que les autorités qualifient de « négligence extrême ».
- L’école a annoncé suspendre les cours jusqu’en janvier, justifiant la décision par le climat de tension et la volonté de donner « la tranquillité aux familles ». 3
- Le drame a suscité une forte réaction publique : des personnalités publiques, des organisations de défense des droits humains, des communautés migrantes en particulier de la diaspora haïtienne réclament justice, des explications claires, une enquête transparente.
87 enfants, seulement 3 accompagnateurs
Le ministère public affirme disposer de preuves que 87 élèves auraient été transportés avec seulement trois accompagnateurs, sans moyen de sécurité adapté, sans gilets de sauvetage, sans vérification du niveau de natation des enfants, ni mesures préventives autour de la piscine où Stephora a été retrouvée sans vie le 14 novembre.
Cette excursion, présentée comme une simple promenade éducative, s’est transformée en drame lorsque la fillette s’est noyée dans l’une des piscines du domaine. La diffusion des images et les témoignages ont soulevé colère, indignation et une vague d’émotion dans la diaspora haïtienne comme en République dominicaine.
Ce qui reste à éclaircir / controverses & interrogations
- Les résultats completes de l’autopsie du INACIF (Institut national des sciences médico-légales) bien que mentionnés dans certains médias comme cause de décès (« noyade / asphyxie mécanique »), ne semblent pas avoir été rendus publics dans l’ensemble des sources accessibles à ce jour.
- L’accès aux enregistrements vidéos complets de la villa : selon la famille, le MP n’a pas encore remis les DVR originaux ce qui rend difficile la vérification indépendante des circonstances exactes du naufrage. 4
- L’impact éventuel du racisme ou du traitement discriminatoire : plusieurs témoignages évoquent le fait que Stephora d’origine haïtienne, perçue comme « différente » avait subi des moqueries et du harcèlement. Certains groupes de défense des droits considèrent que la catastrophe pourrait s’inscrire dans un contexte plus large de vulnérabilité des enfants migrants.
- La responsabilité exacte : la hacienda louée clamait n’être responsable « que de l’espace », le reste relevant du centre scolaire (piscines, surveillance, sécurité, encadrement). Le contrat consulté le 1er décembre le précise.
Enquête & conséquences juridiques
Avec l’arrestation des quatre responsables de l’école, le MP considère que les éléments vidéo et documentaires montrent une négligence grave absence de supervision, non-respect des normes de sécurité exigées pour une activité avec des mineurs, et non-conformité de l’établissement choisi pour l’excursion.
Sous l’instruction de la procureure générale Yeni Berenice Reynoso, le dossier est suivi de près, tandis que la population et particulièrement la communauté haïtienne observe chaque développement avec attention, redoutant que l’affaire ne sombre dans l’oubli.
Pourquoi ce cas résonne au-delà d’un drame isolé
- Il met à nu des failles graves dans l’organisation de sorties scolaires en République dominicaine absence de garanties de sécurité, manque de personnel, et recours fréquent à des lieux non adaptés.
- Il pose la question de l’équité et de la protection des enfants d’origine haïtienne le contexte migratoire et les préjugés raciaux alimentent l’indignation, certains voyant dans ce drame un symptôme d’un problème structurel plus large.
- Il pousse à repenser les normes: qui contrôle les lieux loués pour excursions ? Qui garantit la présence de sauveteurs, d’équipements de secours, de surveillance adaptée quand ce sont des mineurs ?
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